L’un des minerais d’exploitation artisanale le plus importants avec le plus de défis sociaux et environnementaux est le sable. Jusqu’à une époque récente, la mer a fourni à la capitale togolaise le sable nécessaire aux travaux de construction des bâtiments, des routes, etc. Des milliers de m3 de sable sont fournis quotidiennement. Avec le temps, la demande en sable et autres matériaux de construction s’est accrue avec l’augmentation de la population urbaine et le fort étalement de l’espace urbain. D’après l’Institut National de la Statistique et des Études économiques et démographiques (INSEED), la population des centres urbains est passée de 85 000 habitants en 1960 à 2 972 800 habitants en fin 2017 et à 3 351 800 en 2020.
C’est ainsi que les villes du Togo et particulièrement Lomé ont été marquées depuis quelques années par une augmentation de la consommation en matériaux de construction et du sable pour les projets de bâtiments et travaux publics notamment les projets d’infrastructures routières, des grands immeubles, des infrastructures socio-collectives etc.
Les conséquences de cette forte pression anthropique sur le sable marin conjuguées avec les changements climatiques se sont révélées insupportables pour le littoral et ont conduit à l’accentuation de l’érosion côtière avec la destruction des installations humaines et infrastructures balnéaires : des routes, des agglomérations entières, des églises, des infrastructures industrielles et touristiques ont été détruites.
C’est face à cette situation que le gouvernement a interdit le prélèvement du sable de mer sur tout le littoral du Togo par l’arrêté interministériel n° 031/MME/MERF/2011 du 5 mai 2011 complété par l’arrêté n° 002/MME/MERF/2013 du 15 janvier 2013, eu égard à l’avancée significative de l’érosion côtière et dans le but de protéger les intérêts des populations du littoral. Le sable continental et fluvial est devenu le seul recours et un véritable enjeu.
Cette exploitation est possible sous condition de détention d’un titre d’exploitation délivré par le ministre chargé des mines après une autorisation environnementale.
Force est de constater que la filière a été aussitôt envahie par des exploitants contrevenants défiant toute procédure officielle et transformant illégalement de vastes étendues du territoire en trous béants spoliant et piégeant à mort les citoyens et détruisant drastiquement les terres cultivables. Ces contrevenants créent des carrières illicites où bon leur semblent pour l’extraction des matériaux de construction au mépris des règles régissant la sauvegarde de l’environnement, le cadre de vie et la santé des populations.
Dans le cadre de promouvoir la gouvernance minière, les autorités togolaises ont lancé en Août 2016 avec le soutien de la Banque Mondiale, le Projet de Développement et de Gouvernance Minière (PDGM). Sous la tutelle de ce projet, une étude diagnostique des EMAPE a été finalisée, confirmant i) le potentiel du secteur, ii) les défis principaux et iii) une suite d’action afin de réglementer et de promouvoir les EMAPE. Cependant, tous les sites d’exploitation EMAPE et des carrières ne sont pas présentement identifiés. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les présents termes de référence qui visent à recruter un consultant individuel pour géo-localiser l’ensemble des sites clandestins d’exploitation artisanale, à petite échelle et de matériaux de construction.
Objectif
La mission a pour objectif de localiser géographiquement tous les sites clandestins d’exploitation artisanale, à petite échelle et de matériaux de construction — sable, graviers, latérites et quartzites — sur toute l’étendue du territoire national togolais.
Travail réalisé
Le travail réalisé à consister à :
- Élaborer une carte identifiant et géolocalisant l’étendue de toutes les mines clandestines artisanales, à petite échelle et carrières d’exploitation de matériaux de construction (sable, graviers, latérites et quartzites) recensées sur toute l’étendue du territoire national ;
- Construire une base des données compatible à ArcGIS et SIG courants renfermant toutes les données thématiques collectées : le classement des sites selon leur ressort administratif, la superficie de chaque site, type de minerai ou matériel de construction, etc.
Les livrables fournis ont été :
- Le rapport de la mission de cartographie des carrières et mines clandestines ;
- Une base des données géo-référencées indiquant clairement les paramètres : coordonnées géographiques en longitude et latitude (degré-minute-seconde et degré décimaux), la superficie, le périmètre, la profondeur de chaque site, ainsi que la localité et le ressort administratif sous un format vectoriel compatible avec les SIG courants ;
- Cinq (5) fonds de cartes topographiques analogiques et numériques sous un format compatible avec Windows (PDF, GIFF, PNG ou JPEG) indiquant la répartition spatiale globale de ces sites (un fond par « degré-carré ») ;
- Cinq (5) catalogues contenant la fiche synoptique (informations importantes) de chaque site (un catalogue par « degré-carré ») ;
- Un guide simplifié expliquant l’organisation des données et la méthode d’exploitation de la base de données.
Ce travail a été réalisé à la pleine satisfaction du client.
Financement
Le financement de la mission est sous l’égide du Projet de Développement et de Gouvernance Minière (PDGM) en collaboration avec le comité de pilotage environnemental et social (CPES) et le point focal EMAPE, avec le soutien de la Banque Mondiale.